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Rwanda : Paul Kagame réécrit l’histoire du Rwanda sous influence internationale

L’équilibre interne qui renvoie aux dimensions économiques et militaires et l’équilibre externe, qui concerne les dimensions politiques et diplomatiques du Rwanda.

Si Kigali est l’un des pays plus important contributeurs aux missions de maintien de la paix des casques bleus de l’ONU, le gouvernement rwandais a des grandes ambitions en matière de leadership panafricain. Ayant vécu l’échec du maintien de la paix en 1994 qui a conduit au génocide rwandais, la philosophie de Paul Kagame est de s’engager dans les missions onusiennes pour y contribuer de manière beaucoup plus efficace.

Le Rwanda se veut le fer de lance d’opérations consacrées à la protection des civils et veut entraîner d’autres pays africains dans une prise en main de leurs problèmes, là où l’ONU et la communauté internationale ont failli à l’essentiel.

Echec de la Minuar au Rwanda (1993-1994).

Au Rwanda, l’ONU s’est révélée incapable d’éviter l’extermination d’un million de citoyens rwandais entre les mois d’avril et de juillet 1994. Le pays des mille collines est devenu le théâtre des massacres. Un symbole de l’échec des Nations unies et de la communauté internationale. Le Front patriotique du Rwanda (FPR), bras militaire de la rébellion tutsie, s’est alors fait connaître dans le monde entier comme l’armée qui a mis fin aux massacres, sauveur des Tutsis qu’il offrait en sacrifice.

>>> A lire : Rwanda-paul-kagame-sauveur-de-tutsi-quil-offrait-en-sacrifice/

Deux ans après, Kigali a admis son rôle au Zaïre où il est reparti au front, traquant les réfugiés Hutu considérés comme une « menace » pour le nouveau régime du Rwanda. Le FPR et l’AFDL ont attaqué des camps de réfugiés, pourchassa ceux qui refusaient de rentrer dans leur pays pour y être jugé.

Les résultats de cette agression d’un pays voisin, a conduit aux massacres de réfugiés Hutu au Zaïre et au Congo sous l’inaction de la communauté internationale. D’où, le régime de Paul Kagame est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité au Congo selon le rapport mapping et le rapport des Médecins sans frontières : Traque et massacres des réfugiés rwandais au Zaiire et au Congo (1996-1997), Laurence Binet/Etude sur les prises de parole publiques de MSF.

>>> Massacre de Chimanga (Novembre 1996) ;

>>> Les charniers de Masisi (Mars 1997) ;

>>> Les charniers de Shabunda (Mars 1997) ;

>>> 20 personnes meurent chaque jour à Tingi-Tingi (l’Exode Infernal des réfugiés à travers la jungle de l’Est du Zaïre).

>>> Mbandaka, Lukolela, Brazzaville : Fuir toujours plus vers l’Ouest.

Après la fin de la deuxième guerre du Congo (1998-2003), le FPR devenu l’APR a changé de nom et de visage. Il a été rebaptisé « Forces rwandaises de défense ». A part la protection nationale du Rwanda, les missions de maintien de la paix font aujourd’hui une priorité pour le gouvernement rwandais de Paul Kagame.

Les choyés insatiables devenus « protecteur »

Le Rwanda et le maintien de la paix : un ancien pays hôte devenu un contributeur de premier plan. Le maintien de la paix qui est une priorité des Forces rwandaises de défense, réécrit l’histoire tragique du Rwanda dirigé d’une main de fer depuis le 24 mars 2000 par le président Paul Kagame.

Depuis sa participation dans le Darfour, à la mission de l’Union africaine au Soudan (MUAS) entre 2004 et 2007, le Rwanda est devenu un contributeur majeur en casques bleus. Avec 6321 personnel en uniformes déployés dans les opérations de paix (OP), il représente actuellement le quatrième contingent, derrière le Bangladesh, le Népal et l’Inde. Il a ainsi déployé près de 41 000 soldats de la paix entre 2010 et 2020.

Avec la main du président rwandais, cette diplomatie militaire a récemment pris un nouveau virage. Et son influence militaire est loin de ses frontières. Kigali n’hésite plus d’envoyer ses soldats dans le cadre d’accords bilatéraux avec d’autres pays africains. En République centre Afrique (RCA), au Mozambique les militaires rwandais sont sur tous les fronts. Actuellement, le Rwanda participe à cinq opérations de paix (OP) : MINUSS (Soudan du Sud), de la MINUSCA (en RCA) et de la MINUAD (au Darfour) ; au sein de la BINUH (Haïti) et de la FISNUA (dans la région disputée d’Abiyé) entre le Soudan et le Soudan du Sud.

En maîtrisant « l’outil de la politique étrangère de maintien de la paix », le Rwanda se taille un autre chemin vers le sommet et se fait connaître au monde entier. Son comportement et sa réputation ne sont pas remis en doute. Accueillant des militaires et des civils originaires de toute l’Afrique orientale, La Rwanda Peace Academy (RPA) a la vocation de promouvoir le modèle de développement à la rwandaise. Enseigner les concepts de peace building liés au contexte de l’histoire de leur propre pays. Kigali parvient à se construire un modèle à suivre à travers le monde. Les Rwandais sont bien formés et gèrent déjà de grosses missions de maintien de la paix. Ils sont appréciés par les Nations unies, ce qui leur facilite l’obtention de postes politiques stratégiques.

L’ONU, au sommet de l’hypocrisie avec le Rwanda ? Pourquoi cette appréciation envers un pays cité dans de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ?

L’appréciation du régime de Paul Kagame au vu de ses actes maléfiques au Congo (1994-2003), sème confusion. Ça confirme cette hypothèse qui dit que les Tutsis sont un miroir pour les occidentaux et que les Nations unies, leur mandat au Congo est de garantir la sécurité des Tutsis au Kivu. On dirait que, les Congolais et les Hutu rwandais, leur mort comme leur survie, vaut « un non-événement ». Qu’ils aillent à la boucherie ou au van de jugule des chasseurs braconniers, c’est leur affaire.

>>> A lire : rdc-monusco-une-garantie-securitaire-pour-les-tutsi-au-nord-kivu/

Alors qu’une mobilisation du Conseil de sécurité des Nations unies aurait pu être salvatrice sur la question de la lutte contre l’impunité, l’ONU n’a apporté aucune réponse pour rendre justice aux victimes. Douze années après la sortie du « Rapport mapping » de l’ONU, les victimes attendent toujours que justice soit faite.

Le rapport décrit de manière chronologique et thématique les horreurs de dix années de violences et des conflits en République démocratique du Congo. La majorité des 617 violences documentés concernent les massacres visant les réfugiés Hutu rwandais au Congo entre 1996 et 1997, ont été commises par le FPR et l’AFDL. L’identité des auteurs présumés restée confidentielle à la disposition du HCDH des Nations unies reste comme aussi un crime contre l’humanité.

La divulgation publique de noms des auteurs des crimes les plus graves commis en RDC entre 1993 et 2003, inscrit dans la base de données du HCDH, contribuerait à les écarter du pouvoir, à les amener devant la justice et à libérer la parole des victimes et des témoins qui ne seraient plus contraints de vivre dans la peur de représailles de leurs bourreaux.

Au lieu de ça, le rapport mapping est resté un outil de faire pression sur les coupables enfin de continuer à travailler pour les occidentaux, les tireurs de ficelles. Aujourd’hui, avec le nouvel ordre mondial, les Etats-Unis se cachent derrière le Rwanda pour exercer en effet leur domination sur les pays Africains. Une « nouvelle stratégie développée » pour la continuité de la colonisation de l’Afrique. Misé sur une race née pour diriger selon le colonisateur, d’autant plus qu’elle ressemblait aux Européens et exerçait déjà le pouvoir. Le Rwanda prêt à « prendre l’arène des Nations unies sur toute l’Afrique ».

Didier Amani SANGARA, Leo Njo Leo News

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  1. Très belle analyse Rais,
    Le fait d’accepter qu’un petit pays comme le Rwanda qui, sa population est moins k celle de la ville de Kinshasa, offre des milliers des soldats à l’ONU dit bcp des choses….
    C vraiment génial pour l’analyse, la vérité fini par triompher…. Touts ces hutus innocents tués sous l’oeil impuissant de la CI et de l’ONU donne déjà un aperçu sur la situation générale de la crise dans la régions
    Bonne journée

  2. Très belle analyse Rais,
    Le fait d’accepter qu’un petit pays comme le Rwanda qui, sa population est moins k celle de la ville de Kinshasa, offre des milliers des soldats à l’ONU dit bcp des choses….
    C vraiment génial pour l’analyse, la vérité fini par triompher…. Touts ces hutus innocents tués sous l’oeil impuissant de la CI et de l’ONU donne déjà un aperçu sur la situation générale de la crise dans la régions
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